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Du MSG dans les vaccins - encore un produit chimique diabolisé ou pas ?

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Les activistes anti-vaccins font d'innombrables affirmations au sujet de maudits ingrédients chimiques contenus dans les vaccins de votre enfant. L'aluminium dans les vaccins est-il dangereux ? Non. Du mercure dans les vaccins ? Non. Le formaldéhyde dans les vaccins tue t'il nos enfants ? Non. Et bien sûr, le MSG des vaccins provoquent quelque chose.  

Bien sûr, beaucoup d'entre vous avez entendu parler du MSG contenu dans la nourriture. Cela fait partie de la liste des produits chimiques diabolisé dans laquelle on trouve aussi l'aspartame, le sirop de maïs à haute teneur en fructose, les OGM, et bien d'autres choses. Mais le MSG figure à coup sûr au sommet de la liste des aliments "à éviter" depuis des décennies.

Cela fait au moins 25 ans que je réfute sur internet les bêtises à propos des produits chimiques (avant même l'avènement des réseaux sociaux, ouais je suis un vieux dinosaure). De mon point de vue, je pense que 50% des problèmes liés aux "produits chimiques" sont liés à leurs noms longs et complexes. Et les 50% restants sont liés au sophisme de l'appel à la nature, selon lequel les substances naturelles seraient en quelque sorte supérieures aux "produits chimiques".

Ironiquement, tout dans la nature est chimique, et à moins que vous ne pensiez que tout dans l'univers a été conçu pour la santé humaine (ridicule), un produit chimique "naturel" n'a rien de supérieur à un produit chimique "fabriqué par l'homme".

Mais revenons au MSG - combien de fois avez-vous déjà vu la mention "sans MSG" au restaurant chinois ? Donc si on ne veut pas de MSG dans notre poulet kung pao, pourquoi en voudrions-nous dans les vaccins ?

Nous allons montrer dans cet article que les dangers du MSG sont un mythe. Et les dangers du MSG dans les vaccins sont un mythe plus grand encore.

Qu'est-ce que le MSG ? Partie 1

MSG, ou monosodium glutamate (ou glutamate monosodique ou glutamate de sodium) est juste du sel sodique, ou la forme ionique de l'acide glutamique, un acide aminé qui est l'un des éléments constitutifs de la plupart des protéines. Toutes les protéines, dans tous les organismes vivants, forment une chaîne d'acides aminés, dont l'un est l'acide glutamique.

Vous consommez de l'acide glutamique dans presque tous les aliments que vous mangez, des céréales jusqu'à la viande, car il fait partie de toutes les protéines présentes sur la planète. Certaines protéines de céréales contiennent plus de 30% en poids d'acide glutamique. L'acide glutamique n'existant pas, sauf en présence d'eau, il se précipite en solution en présence de sodium ou d'autres cations (potassium, lithium, et autres).

Par conséquent, la partie "monosodique" fait partie du MSG. C'est l'état salifié de l'acide glutamique. Bien sûr, on pourrait prétendre que l'état salifié est différent de la forme acide. Ce serait de la chimie de pacotille.

Les sels précipités ne modifient pas sa nature chimique essentielle, car un ion glutamate n'existe pas sans eau à moins d'être combiné à un cation. Ainsi, le MSG que vous trouvez sous forme de poudre se sépare immédiatement en un ion sodium et un ion glutamate - et le corps peut utiliser ce glutamate pour les processus biochimiques dont il a besoin, et le sodium en excès est excrété par les reins.  

Permettez-moi de répéter tout cela. Le MSG se dissout en un ion sodium et un ion glutamate dès que vous le consommez. Et cet ion glutamate passe de votre tractus gastro-intestinal à votre sang, puis il est absorbé par les cellules pour être utilisé dans la construction de toutes sorte de protéines nécessaires au fonctionnement de cette cellule. 

Voici la science des glutamates (ignorez ce paragraphe si la chimie vous laisse de marbre), Quand l'acide glutamique ou l'un de ses sels est dissous dans des solutions aqueuses, il en résulte un équilibre chimique instantané dépendant du pH des formes ionisées de l'acide aminé, y compris les formes zwitterioniques.

Ces formes sont appelées glutamates. Les sels n'existent que sous forme sèche et cristallisée. La forme finalement responsable du goût est l'ion glutamate, et la forme de l'acide glutamique au moment de l'addition n'a pas d'important. Cependant, les sels d'acide glutamique cristallin tels que le glutamate monosodique se dissolvent beaucoup mieux et plus rapidement que l'acide glutamique cristallin, une propriété importante pour une utilisation comme exhausteur de goût.

L'acide glutamique, l'un des acides aminés sur lequel presque toutes les protéines sont construites dans le corps humain, est chimiquement indiscernable du sel d'acide, le MSG. Une fois ingéré, le MSG se dissocie en sodium et en glutamate, qui sera absorbé et utilisé par le corps. En outre, tous les glutamates sont identiques : qu'ils soient fabriqués par une cellule humaine, une plante, certaines algues ou en laboratoire de chimie, ils sont chimiquement identiques.

L'acide glutamique ne change pas soudainement de propriétés lorsqu'il est sous forme de sel. Une fois consommé, le glutamate se sépare du sodium et se lie à l'hydrogène pour redevenir un acide. Le sodium est soit utilisé par le corps, soit excrété par les reins. C'est un processus physiologique simple, sans aucun mystère.

Toutes les formes de glutamate/acide glutamique/MSG sont exactement identiques d'un point de vue chimique. Le corps humain ne peut pas faire la différence entre l'acide aminé, l'acide glutamique/la forme salique de cet acide, le glutamate monosodique; ou la forme ionique, le glutamate. Vous seriez peut-être tenté d'inventer une différence entre les trois formes, pour démontrer que le MSG est plus dangereux, mais cela nécessiterait une réécriture complète de nos connaissances de base en chimie. Et vous gagneriez un  prix Nobel pour cela.

Qu'est-ce que le MSG ? Partie 2

Oui, il faut approfondir encore plus la science, pour que tout soit parfaitement clair au sujet des glutamates (MSG ou acide glutamique).

Permettez-moi de répéter (parce qu'il s'agit de l'un des points de discorde) - une fois que vous avez ingéré du MSG dans l'environnement liquide de l'estomac, il se dissocie simplement en un ion sodium et un ion glutamate, et le glutamate est absorbé dans le sang pour créer de nouvelles protéines. Et cet ion glutamate est exactement le même que l'ion glutamate qui sera décomposé par chaque protéine consommée. C'est de la chimie très simple, la plus simple que je puisse décrire en physiologie humaine.

Mais le glutamate ne se résume pas qu'au MSG et aux protéines que vous pouvez consommer.

Le corps produit du glutamate (ou de l'acide glutamique plus précisément) au cours de divers processus cellulaires, notamment le cycle de l'acide citrique, ou le cycle de Kreb, qui est un système métabolique complexe fondamental sur la manière dont la cellule construit les protéines et fournit de l'énergie. Donc, si vous évitez le MSG/glutamate dans votre nourriture (ce qui est pratiquement impossible), ne vous inquiétez pas, votre corps produira tout le glutamate dont il a besoin pour survivre. Parce que nous avons absolument de glutamate pour survivre.

Le glutamate est également un composé clé dans l'élimination et le contrôle de l'azote résiduel dans le corps (qui est créé par les cellules sous forme d'urée). C'est aussi un neurotransmetteur, utilisé par les cellules nerveuses pour transmettre certains types d'informations, et une substance essentielle dans les fonctions cognitives de la mémoire et de l'apprentissage. En d'autres termes, le glutamate est très important dans votre vie. Sans cela, vous mourriez probablement. Ou du moins, vous seriez incapable de penser.

Donc, si vous mangez beaucoup de glutamate dans votre nourriture et que votre corps en synthétise en grandes quantités, y a-t-il un problème avec le MSG ?

Eh bien, un problème pourrait survenir. Le MSG contient un ion sodium, mais il est en fait inférieur en poids à une quantité équivalente de sel de table. Il est intéressant de noter que, dans un article de 1984 du Journal of Food Science, le MSG peut effectivement être utile pour réduire la consommation de sodium sans compromettre le goût des aliments salés. Le sel est considéré comme un additif essentiel aux aliments de bon goût. Le MSG pourrait améliorer le goût en réduisant la teneur en sodium.

En fait, j'ai toujours soutenu que la plupart des symptômes observés après avoir mangé de la nourriture chinoise étaient plus en lien avec le sodium puisque de nombreux composants de ces aliments comprennent de la sauce soja, un ingrédient riche en sel. Le MSG ajoute effectivement du sodium à l'équation, de sorte qu'il pourrait alourdir la charge en sodium de l'aliment.

Une consommation élevée de sel a beaucoup d'effets qui reflètent les plaintes concernant le MSG lui-même. Mais après quelques heures, un rein fonctionnant correctement éliminera le surplus de sodium (à condition de boire beaucoup d'eau). Et généralement, en quelques heures, votre taux de sodium redevient normal et tout le glutamate que vous avez consommé a été incorporé dans des milliards de protéines de corps.

Existe-t-il un niveau de glutamate (acide glutamique ou MSG) susceptible de nuire ? Comme je l'ai mentionné ci-dessus, la forme salique, le MSG, a un ion de sodium, donc il pourrait être nocif si vous en consommez beaucoup. Mais cela pourrait aussi survenir avec du sel de table.

De plus, les processus biochimiques et physiologiques sont assez robustes pour gérer les acides aminés en excès, tels que l'acide glutamique. Supposons que vous mangiez une source de protéine riche en glutamate (et que vous ajoutiez quelques gouttes de MSG), il est difficile d'imaginer une quantité suffisante de glutamate susceptible de causer du tort. Plusieurs processus biochimiques peuvent convertir le glutamate en excès en autres acides aminés ou en diverses enzymes et protéines dans la cellule.

En un mot, il n'existe pas beaucoup de preuves évaluées par les pairs selon lesquelles le MSG fait quelque chose au corps. En fait, comme nous le verrons plus loin, il existe une tonne de preuves robustes, publiées et répliquées, selon lesquelles il n'existe pas de lien entre le MSG et tout état de santé préjudiciable.

Pourquoi utilise-t-on du MSG dans la nourriture ?

En lui-même, le MSG n'a pas de goût, mais il est utilisé par de nombreux chefs professionnels comme exhausteur de goût, améliorant ainsi le goût de presque tous les aliments. Le goût qui est amélioré par le MSG est différent des saveurs acides, sucrées, amères et salées classiques - on l'appelle "umami", qui est également rehaussé par des substances telles que la sauce soja. C'est le goût salé qui se trouve être différent des "quatre goûts" communément admis par les chefs lorsqu'ils élaborent des arômes dans l'alimentation. 

La qualité du du goût du MSG n'est pas bien comprise, mais il est possible que les êtres humains aient développé le goût agréable de l'umami à la suite d'une sélection naturelle, favorisant ceux qui réagissaient agréablement à la consommation d'aliments protéiques de haute qualité - qui est la nourriture qui fournit le plus de nutriments (protéines) au meilleur goût. Et cela inclut le glutamate.

Le MSG est utilisé comme exhausteur de goût depuis plusieurs milliers d'années. C'est l'un des composants clés de nombreux plats asiatiques, en particulier dans les cultures japonaise et chinoise, qui extraient le MSG du varech depuis des siècles. Les Romains utilisaient une sauce appelée garum, à base de poisson fermenté, qui remplaçait le sel, plus onéreux. Le garum est riche en glutamate monosodium glutamate. L'utilisation du MSG n'est pas issue de la chimie moderne, elle existe depuis des milliers d'années.

Le MSG a été découvert et identifié en 1866 par un chimiste allemand qui traitait le gluten de blé (oh oui, je vois les théories du complot se former autour du diabolique gluten) avec de l'acide sulfurique. En 1908, un scientifique japonais, Kikunae Ikea, isola l'acide glutamique comme substance gustative à partir d'algues. Il appela cette saveur, l'umami.

En d'autres mots, d'un point de vue scientifique et pragmatique, le MSG est une substance naturelle provenant de plantes cultivées naturellement. Le MSG n'a pas été inventé par Monsanto et n'a pas été introduit par la force dans la bouche de gens innocents. C'est un exhausteur de goût depuis des millénaires.

Pourquoi la phobie du MSG est-elle présente ?

La phobie du MSG a probablement débuté par les anecdotes personnelles après avoir mangé du chinois. En 1968, un médecin s'est plaint de douleurs dans les bras, d'affaiblissement et de palpitations cardiaques après avoir mangé dans des restaurants chinois. Il a décrit son expérience personnelle dans une lettre au New England Journal of Medicine.

Cependant, le médecin a émis l'hypothèse que la cuisson du vin, le MSG ou la présence excessive de sel pouvaient poser problème. D'autres lettres ont été publiées, faisant état d'expériences similaires après avoir consommé de la nourriture chinoise.

Un article de Science paru en 1969 affirmait qu'il existait une relation dose-réponse entre les aliments chinois et le syndrome du restaurant chinois (SRC). Mais l'étude n'a pas isolé le MSG comme cause et n'était pas en aveugle. Malheureusement, l'étude n'a jamais été répliquée et il est donc impossible de déterminer si elle prouve que la nourriture chinoise a un impact, sans même parler du MSG.

Selon Anna Maria Barry-Jester, écrivant dans FiveThirtyEight, il y avait plusieurs problèmes :

"Dès le début, les chercheurs ont signalé une association entre la consommation de MSG et les symptômes cités dans le New England Journal of Medicine. Des gros titres et des titres de livres provocateurs ont suivi : "La nourriture chinoise vous rend fou ? Le MSG est le principal suspect", écrit le Chicago Tribune, tandis que des ouvrages intitulés "Excitotoxines : le goût qui tue" et "De mauvais goût : le complexe de symptômes du MSG" ont incité la FDA à procéder à des examens et des enquêtes de "60 minutes", avec Alan Levinovitz, professeur de philosophie chinoise à l'Université James Madison, dont la chronique a été publiée dans un livre sur les mythes liés à l'alimentation en 2015.

Mais ces premières études avaient des défauts importants, notamment le fait que les participants sachent s'ils consommaient ou non du MSG. Des recherches ultérieures ont montré que la grande majorité des gens, même ceux qui affirment être sensibles au MSG, ne réagissent pas quand ils ne savent pas ce qu'ils mangent."

Les rumeurs selon lesquelles le MSG est à l'origine de problèmes de santé a peut-être prospéré en raison de préjugés racistes et xénophobes. Ian Mosby, historien de l'alimentation a écrit dans un article de 2009 intitulé "'Le mal de tête des soupes Won-Ton' : le syndrome du restaurant chinois, le MSG et la fabrication de la nourriture américaine, 1968-1980". Cette peur des MSG dans la nourriture chinoise fait partie de la longue histoire des Etats-Unis consistant à considérer la cuisine "exotique" de l'Asie comme dangereuse ou sale.

Comme le dit Mosby : "Ce fut un malheur pour les cuisiniers chinois d'être surpris avec de la poudre blanche près de leurs fourneaux lorsque le rehausseur de goût, jadis adoré, est soudainement devenu un additif chimique."

Et bien sûr, les suspicieux qui promeuvent l'ignorance culinaire et médicale adorent pontifier sur le MSG, encore aujourd'hui. Joe Mercola, l'un des principaux pourvoyeurs de pseudo-science et de pseudo-médecine absurdes, appelle le MSG "le tueur silencieux caché dans vos armoires de cuisine." Mon dieu.

Ses affirmations se basent sur la croyance selon laquelle le MSG est une excitotoxine qui provoque un processus pathologique par lequel les cellules nerveuses sont endommagées et tuées par une stimulation excessive des neurotransmetteurs. Le Dr Russell Blaylock, neurochirurgien et auteur de "Excitotoxines : le goût qui tue", promeut ce concept peudoscientifique dans un livre qui n'est pas nécessairement une source de grande qualité.

En dépit de ces affirmations, il existe peu de preuves indépendantes, robustes et non biaisées selon lesquelles le MSG a un impact sur les cellules nerveuses. En fait, vous consommez tellement de glutamate dans votre alimentation normale que s'il y avait des problèmes avec le MSG et les troubles neurologique, il serait si répandu que l'espèce humaine se serait éteinte depuis longtemps.

Je n'ai trouvé aucune preuve scientifique convaincante qui soutienne une incidence, même rare, de la sensibilité au MSG.

Les meilleures preuves scientifiques au sujet du MSG

Mais existe-t-il des preuves que le MSG est dangereux pour l'homme ? En un mot, non. Voici quelques-unes des nombreuses méta-revues et essais cliniques de grande qualité débunkent le mythe du MSG.

  • "Malgré une croyance répandue selon laquelle le glutamate peut provoquer de l'asthme, des migraines et le syndrome du restaurant chinois (SRC), il n'existe aucune donnée clinique cohérente qui soutienne cette affirmation. En outre les conclusions de la littérature indiquent qu'il n'existe aucune preuve cohérente suggérant que les individus puissent être particulièrement sensibles au glutamate."
  • "Cette revue présente une revue critique de la littérature disponible sur le rôle possible du MSG dans le "syndrome du restaurant chinois" et dans le déclenchement du bronchospame asthmatique, de l'urticaire, de l’œdème de Quincke et de la rhinite. En dépit des inquiétudes exprimées par les premiers rapports, des décennies de recherche n'ont pas permis de démontrer une relation claire et cohérente entre l'ingestion du MSG et le développement de ces troubles."
  • Malgré une croyance répandue selon laquelle, le MSG peut déclencher des maux de tête, entre autres symptômes, aucune donnée clinique cohérente ne permet de confirmer cette affirmation. Les résultats dans la littérature indiquent qu'il n'y a pas de preuves cohérentes suggérant que les individus peuvent être particulièrement sensibles au MSG. Les infirmiers praticiens devraient concentrer leurs efforts sur la nécessité d'informer les patients des pièges nutritionnels de certains repas dans les restaurants chinois et de rechercher des étiologies plus documentées en ce qui concerne les symptômes tels que maux de ventre, xérostomie ou bouffées vasomotrices."
  • "Les résultats suggèrent que de fortes doses de MSG administrées sans nourriture peuvent provoquer plus de symptômes qu'un placebo chez les personnes qui pensent réagir négativement au MSG. Cependant, la fréquence des réponses rapportées étaient incohérentes et non reproductibles. Les réponses n'ont pas été observées quand le MSG a été administré avec d la nourriture."
  • Le MSG n'est pas corrélé avec l'obésité chez les hommes. (Remarque : il existe de nombreuses preuves selon lesquelles le MSG entraîne une prise de poids chez la souris et le rat, probablement en raison de parcours métaboliques différents.)
  • En ce qui concerne l'absurdité de l'excitoxine associée au MSG, rien d prouve que le glutamate puisse traverser la barrière hémato-encéphalique, et rien de prouve que la consommation excessive de MSG augmente effectivement le taux de glutamate libre dans le sang.
  • Dans une méta-analyse sur l'effet du MSG sur les patients asthmatiques, les auteurs ont conclu qu'"il n'existe aucune preuve permettant d'éviter le MSG chez les adultes asthmatiques chroniques". Les auteurs de la revue ont à présent déclaré qu'il existait très peu de recherches menées à bien, mais même les recherches préliminaires nous montrent que c'est probablement sans danger pour un groupe, les asthmatiques, qui sont très sensibles aux allergènes. Cette étude nous aide à rejeter l'idée selon laquelle il y  aurait un très faible pourcentage de personnes susceptibles d'être sensibles au MSG.
  • Dans une autre revue systématique, que l'on considère comme le summum dans la hiérarchie de la recherche scientifique, les auteurs n'ont pas trouvé de corrélation entre la consommation de MSG et les maux de tête. Dans les études sur le MSG dans la nourriture, les recherches chez l'homme n'ont montré aucune corrélation connue entre la consommation de MSG et les maux de tête. Cependant, dans les études en aveugle sur le MSG seul (le goût le rend difficile à aveugler), l'incidence de maux de tête avec le MSG semble être plus fréquente, mais l'absence d'aveuglement correct rend difficile l'établissement d'un lien de causalité.
  • Et les affirmations autour du syndrome du restaurant chinois pourraient être un peu racistes. Peut-être même beaucoup racistes.

Ces articles de synthèses, qui sont des méta-analyses d'un grand nombre d'études primaires, ainsi que des essais cliniques, ne soutiennent tout simplement pas le mythe du MSG. Il peut y avoir une sous-population de personnes sensibles au MSG, mais cela n'est guère étayé par les preuves scientifiques et est totalement écarté par des revues systématiques.

Et enfin, le MSG dans les vaccins

Oui, j'ai écrit plusieurs milliers de mots à propos du MSG sans évoquer les vaccins, parce qu'il est important de démontrer que le MSG n'est pas dangereux, sauf dans l'esprit de quelques pseudoscientifiques. Et parce qu'il y a quelques photos de délicieuse nourriture ajoutée.

Parlons donc du MSG dans les vaccins.

Le MSG est utilisé dans quelques vaccins. Selon le CDC, il est utilisé comme stabilisant dans quelques vaccins afin de lui permettre de rester intact même lorsqu'il est exposé à la chaleur, à la lumière, à l'acidité ou à l'humidité.

Je plaisante parfois en disant que les gens pensent qu'il est facile de faire des vaccins - versez un peu d'eau, ajoutez un cocktail de produits chimiques diaboliques, des fœtus, des souris, des cellules cancéreuses et le virus (ou les bactéries) dans un mélangeur, versez-les dans des flacons, et voilà, nous avons un vaccin.

En mettant de côté mes sarcasmes, il faut dire que les vaccins sont plutôt délicats. Une fois que les scientifiques ont réuni tous les ingrédients pour induire une réponse immunitaire en toute sécurité, ils doivent s'assurer que le vaccin est efficace, même plusieurs mois avant son utilisation. Le MSG est utilisé pour stabiliser ou protéger la solution pour qu'elle ne décompose pas les antigènes.

Le MSG n'est en fait utilisé que dans quatre vaccins : l'adénovirus (réservé aux nouvelles recrues dans l'armée américaine), le vaccin contre la varicelle, le zona et le FluMist. Cependant, on connait tous le genre de discours que promeuvent les fanatiques anti-vaccins - si il y en a dans un vaccin, alors il doit y en avoir dans tous les vaccins. Mais il n'y en a en réalité que dans quatre vaccins, dont un n'est utilisé que dans une population très spécifique.

Voyons la quantité de MSG contenue dans ces vaccins : 

  • Le FluMist contient 188 µg (1 µg, ou  1 microgramme, est égal à 1 millionième de gramme) de MSG par dose.
  • Le vaccin contre la varicelle, le Zostavax, contient 620 µg de MSG par dose.
  • Le vaccin contre le zona, le Varivax, contient 500 µg de MSG par dose.

Le site Harpocrates Speaks place ces quantités dans le contexte des quantités de MSG que nous consommons dans l'alimentation :

  • 1/2 tasse de pois contient 48 fois le glutamate du Varivax et 127 fois la quantité dans le FluMist.
  • Une tasse de lait maternel contient 352 fois la quantité trouvée dans le Varivax et 936 fois fois la quantité du FluMist.
  • L'apport quotidien en glutamate est 12.000 fois supérieur au MSG du Varivax et 32.000 fois supérieur à celui du FluMist.

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Juste au cas où vous vous le demanderiez, voici quelques quantités de glutamate contenues dans des aliments de tous les jours. Permettez-moi de répéter ce que vous voyez dans le tableau ci-dessus :

Lait maternel humain, 22 000 µg de glutamate pour 100 g
Jambon, 337 000 µg / 100 g
Jus de tomate, 260 000 µg / 100 g
Parmesan, 1 680 000 µg / 100 g
Sauce de soja, 1 264 000 µg / 100 g
Maïs, 106 000 µg / 100 g

En d'autres termes, le MSG contenu dans les vaccins équivaut à un minuscule grain comparé à ce que nous consommons tous les jours. Et si vous voulez affirmer que le MSG "injecté" est différent du MSG "ingéré", alors vous êtes dans l'erreur. MSG = glutamate, peu importe la façon dont il pénètre dans le corps. 

Références

 

Publié par Skeptical Raptor, le 15 juillet 2019

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