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Une vaste étude ne trouve aucun lien entre le vaccin contre le VPH et le dysfonctionnement autonome

Une vaste et récente étude exhaustive fournit des preuves qu'il n'y a aucun lien entre le vaccin contre le VPH et le dysfonctionnement autonome. Les chercheurs continuent de chercher des événements indésirables graves après que des personnes ont reçu le vaccin contre le VPH, et ils ne trouvent toujours rien.

Je sais que je continue à présenter de nouveaux articles qui établissent l'innocuité et l'efficacité des vaccins contre le VPH – cela peut sembler répétitif. Mais il faut nous assurer que tout le monde sait que le vaccin contre le VPH est extrêmement sûr et qu'il prévient le cancer.

Eh bien, jetons un coup d'œil rapide à cette nouvelle étude, afin que nous l'ayons dans notre poche lorsque nous entendrons la dernière allégation antivaccin selon laquelle le vaccin contre le VPH et le dysfonctionnement autonome sont liés. Ce n'est pas le cas.

Tout sur le VPH et les vaccins contre le VPH

Je sais que j'ajoute cette section à chaque article que j'écris sur les vaccins contre le VPH. Il est mis à jour presque à chaque fois avec des informations supplémentaires sur le VPH ou le vaccin. De plus, certains lecteurs souhaitent en savoir plus sur le VPH et cette section peut aider quelqu'un à se mettre rapidement à niveau.

Les infections génitales et orales à papillomavirus humain (VPH) sont les infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes aux Etats-Unis. Le VPH se transmet généralement par contact lors de relations sexuelles, vaginales, anales ou orales.

Il est important de noter que plus de 150 souches ou sous-types de VPH peuvent infecter l'homme - toutefois, seulement 40 de ces souches sont liées à un ou plusieurs cancers différents. Sur ces 40 souches, la plupart sont assez rares.

Bien que les premiers symptômes des infections à VPH ne soient pas graves et que de nombreuses infections à VPH se règlent sans dommages à long-terme, les infections à VPH sont liées de manière causale à de nombreux types de cancers chez les hommes et les femmes. Selon les recherches médicales actuelles, voici certains des cancers liés au VPH :

  • Cancer du col de l'utérus
  • Cancer de la vulve
  • Cancer du vagin
  • Cancer anal
  • Cancer de l'oropharynx
  • Cancer du pénis

En outre, il existe certaines preuves que les infections à VPH sont liées de manière causale aux cancers de la peau et de la prostate. Le lien avec le cancer de la peau est encore préliminaire, mais il existe des preuves bien plus solides que le VPH est lié à de nombreux cancers de la prostate.

On estime que le VPH est responsable de près de 5% de tous les nouveaux cancers dans le monde, ce qui le rend presque aussi dangereux que le tabac. Selon le CDC, environ 79 millions d'américains sont infectés par le VPH - environ 14 millions d'américains contractent un nouveau VPH chaque année. La plupart des gens ne savent même pas qu'ils sont infectés jusqu'à l'apparition du cancer. Le CDC indique également que plus de 43.000 cancers liés au VPH sont diagnostiqués chaque année aux Etats-Unis. Il faut multiplier ce nombre à l'échelle planétaire.

Avant 2014, il y avait deux vaccins contre le VPH sur le marché mondial. GSK, également connu sous le nom de GlaxoSmithKline, produit le Cervarix, un vaccin bivalent (qui protège contre deux souches du VPH). Il a été retiré du marché américain (bien que disponible sur de nombreux autres marchés), en raison de la concurrence des vaccins Gardasil quadrivalent (immunise contre quatre souches différentes du VPH) et 9-valent (immunise contre neuf souches du VPH).

Merck fabrique le Gardasil, probablement le vaccin contre le VPH le plus populaire au monde. La première version du vaccin, le Gardasil quadrivalent, vise les deux génotypes du VPH qui sont responsables d'environ 70% des cancers du col de l'utérus et deux autres génotypes du VPH qui provoquent des verrues génitales. En Europe et sur d'autres marchés, le Gardasil est connu sous le nom de Silgard.

Le nouveau Gardasil9, approuvé par la FDA en 2014, est un vaccin à 9 valences, protégeant contre les types 6, 11, 16, 18, 31, 33 , 45, 52 et 58 du VPH. Il cible les quatre souches de VPH trouvées dans la version quadrivalente, et cinq autres qui sont liées au cancer du col de l'utérus et à d'autres cancers liés au VPH. Les deux versions du Gardasil sont prophylactiques et doivent être administrées aux femmes ou aux hommes avant qu'ils ne soient exposés à une éventuelle infection par le VPH par contact intime.

Le Gardasil est l'un des moyens les plus faciles et les plus efficaces pour prévenir plusieurs cancers dangereux. Sans aucun doute, le vaccin contre le VPH prévient le cancer.

Actuellement, aux Etats-Unis, le Advisory Committee on Immunization Practises (ACIP, le comité consultatif des pratiques d'immunisations en français) recommande aux adolescentes et aux garçons âgés de 11 à 12 ans de se faire vacciner contre le VPH. La vaccination est également recommandée pour les adolescentes et les jeunes femmes de moins de 26 ans qui ne l'ont pas encore reçue étant plus jeunes, et pour les adolescents et les jeunes hommes de moins de 21 ans.

Permettez-moi de résumer le tout pour que, si vous ne devez retenir qu'une chose de cette section, vous vous souveniez de ce résumé. Le VPH est une maladie sexuellement transmissible. Le VPH cause 43.000 cancers par an, rien qu'aux Etats-Unis. Le vaccin contre le VPH empêche d'être infecté par le VPH, ce qui signifie que vous êtes protégé contre ces cancers.

Dysfonctionnement autonome

Juste pour démystifier une partie de la science dans l'article qui va être discuté, je dois passer un moment à décrire ce que les chercheurs examinaient comme paramètre. Le dysfonctionnement autonome, ou dysautonomie, est un terme assez large qui décrit les conditions dans lesquelles le système nerveux autonome (ANS) ne fonctionne pas correctement. Ce dysfonctionnement peut affecter le fonctionnement d'un certain nombre de systèmes, notamment le cœur, la vessie, les glandes sudoripares, les intestins et bien d'autres.

Il a été affirmé sans preuve par de nombreux fanatiques antivaccins, comme Yehuda Shoenfeld, que certains dysfonctionnements autonomes, tels que le syndrome de fatigue chronique (SFC), le syndrome douloureux régional complexe (CPRS) et le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (STOP), sont liés aux vaccins contre le VPH.

J'ai réfuté tous les liens entre le vaccin contre le VPH et le STOP, ainsi que le vaccin et le CPRS, dans le passé. A cause de ces affirmations absurdes de la communauté antivaccin, les chercheurs continuent d'examiner les allégations de liens entre le vaccin contre le VPH et le dysfonctionnement autonome - et ils continuent de ne rien trouver.

Etude sur le vaccin contre le VPH et le dysfonctionnement autonome

Dans un article publié, septembre 2020, par Anders Hviid et al. au BMJ, les chercheurs ont voulu « évaluer l'association entre la vaccination quadrivalente contre le papillomavirus humain et les syndromes avec dysfonctionnement autonome, tels que le syndrome de fatigue chronique, le syndrome douloureux régional complexe et le syndrome de tachycardie orthostatique posturale ».

Les chercheurs ont examiné 869 patients atteints de syndromes de dysfonctionnement autonome parmi une cohorte de 1,38 million de femmes nées au Danemark âgées de 10 à 44 ans au cours de la période 2007-2016. Sur ces 869, 136 ont reçu un diagnostic de syndrome de fatigue chronique, 535 de syndrome douloureux régional complexe et 198 de syndrome de tachycardie orthostatique posturale. Il s'agit de l'une des plus grandes études examinant les liens entre le vaccin contre le VPH et le dysfonctionnement autonome.

Qu'ont trouvé les chercheurs ?

  • Le vaccin contre le VPH n'a pas augmenté statistiquement le risque de tous les syndromes de dysfonctionnement autonome dans les 365 jours suivant la vaccination. Le risque de tous les syndromes était d'environ 0,99 ou presque le même que celui des personnes non vaccinées.
  • Diverses périodes de temps après la vaccination n'ont pas indiqué qu'il y avait un risque accru de tous les syndromes après la vaccination contre le VPH.
  • Le risque de SFC était de 0,38 par rapport aux non-vaccinés - en d'autres termes, il y avait en fait un risque beaucoup plus faible de SFC chez les personnes vaccinées.
  • Le risque de STOP était de 0,86 par rapport aux non-vaccinés.
  • Le risque de CPRS était de 1,31 par rapport aux non-vaccinés, ce qui signifie qu'il y avait un risque accru de CPRS dans le groupe vacciné. Cependant, il semble que la CPRS post-vaccination soit observée avec d'autres vaccins à la suite d'un traumatisme causé par l'aiguille. De plus, d'autres études, comme une grande étude finlandaise, ont établi que le vaccin contre le VPH est en fait lié à un risque plus faible de CPRS.

Les auteurs concluent :

"… notre étude n'étaye pas une association causale entre la vaccination quadrivalente contre le papillomavirus humain et le syndrome de fatigue chronique, le syndrome douloureux régional complexe ou le syndrome de tachycardie orthostatique posturale, que ce soit individuellement ou en tant que résultat composite."

Il est amusant de constater que la soi-disant recherche des militants antivaccins, comme Shoenfeld, ne soit pas réellement de la recherche clinique ou épidémiologique. C'est toujours basé sur des anecdotes ou des études de cas, pas sur des recherches scientifiques bien contrôlées. Shoenfeld aime dire que le vaccin contre le VPH est lié à un dysfonctionnement autonome, mais il n'a jamais présenté de preuves solides pour étayer ces affirmations.

D'autre part, il existe de nombreuses études scientifiques publiées qui ne montrent aucun lien. Comme celui-ci.

Faites-vous vacciner contre le VPH – il peut prévenir le cancer.

Références

Genc H, Karagoz A, Saracoglu M, Sert E, Erdem HR. Complex regional pain syndrome type-I after rubella vaccine. Eur J Pain. 2005 Oct;9(5):517-20. doi: 10.1016/j.ejpain.2004.11.003. Epub 2004 Dec 18. PMID: 16139180.
Hviid A, Thorsen NM, Valentiner-Branth P, Frisch M, Mølbak K. Association between quadrivalent human papillomavirus vaccination and selected syndromes with autonomic dysfunction in Danish females: population based, self-controlled, case series analysis. BMJ. 2020 Sep 2;370:m2930. doi: 10.1136/bmj.m2930. PMID: 32878745.
Skufca J, Ollgren J, Artama M, Ruokokoski E, Nohynek H, Palmu AA. The association of adverse events with bivalent human papilloma virus vaccination: A nationwide register-based cohort study in Finland. Vaccine. 2018 Sep 18;36(39):5926-5933. doi: 10.1016/j.vaccine.2018.06.074. Epub 2018 Aug 13. PMID: 30115524.

Publié par Skeptical Raptor, le 13 mai 2021

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